L’apnée du sommeil est l’un des troubles du sommeil qui prend de plus en plus d’importance ces dernières années car le nombre de personnes qui en souffrent augmente. Certaines études indiquent que 29 % des hommes et 9 % des femmes en souffrent, bien que l’on pense qu’il existe des cas non diagnostiqués. Le pourcentage le plus élevé de personnes atteintes de ce trouble est celui des adultes (d’âge moyen et surtout des hommes), des personnes en surpoids et des ronfleurs.
Il s’agit d’un problème dans lequel les arrêts respiratoires (apnées) se produisent pendant le sommeil de la personne, en raison de l’obstacle que constitue le passage de l’air dans la gorge. Pour que le diagnostic soit établi, il faut au moins cinq arrêts (complets ou partiels) par heure de sommeil, avec une durée de plus de 10 secondes pour chacun de ces arrêts respiratoires. Pour se faire une idée, il faudrait voir chez la personne qui dort comment elle arrête de respirer à certains moments, et au bout de quelques secondes, elle s’étouffe ou s’étouffe (tout cela constamment pendant la nuit). De plus, dans la plupart des cas, les gens transpirent beaucoup pendant leur sommeil (sans que la cause en soit une chaleur excessive). Il est également vrai que l’apnée du sommeil est associée au ronflement (et dans ces moments d’arrêt de la respiration, la personne cesse également de ronfler et donc ce manque de respiration est perçu), mais il ne faut pas confondre ce trouble avec le ronflement. Une personne qui ronfle n’a pas à souffrir d’apnée, bien qu’au contraire, pratiquement toutes les personnes qui ont de l’apnée ronflent.
La principale conséquence chez les personnes qui souffrent d’apnée du sommeil, est la grande fatigue et le sommeil constant qu’elles ont pendant la journée. Dans de nombreux cas, les gens s’endorment presque partout, même au volant (ce qui en fait l’une des principales causes d’accidents de la route). En outre, ce sont des personnes qui expriment un « sommeil léger » et qui, dans la plupart des cas, ont des difficultés à se concentrer et à mémoriser des choses. Pour toutes ces raisons, chez les patients souffrant d’apnée du sommeil, il est particulièrement important de connaître et d’évaluer, en plus de tous les symptômes mentionnés, les autres troubles associés, tels que la dépression, les troubles cardiovasculaires, etc.
Le traitement le plus couramment utilisé est ce que l’on appelle la « CPAP » (qui signifie « pression positive continue des voies respiratoires »), ou ce que les patients appellent communément « masque respiratoire ». Il s’agit d’une petite machine qui pompe l’air dans les voies respiratoires par un masque nasal, en gardant la trachée ouverte pendant le sommeil. Notez que ce traitement diminue le nombre d’arrêts respiratoires, mais ne guérit pas en soi (car lorsqu’il est arrêté, les arrêts respiratoires se reproduisent). Par conséquent, dans l’intervention, nous devons également prêter attention à différents aspects, tant physiques ou environnementaux que psychologiques. C’est pourquoi, pour améliorer le sommeil de ces patients, il faut modifier les habitudes inappropriées. Sur le plan physique, des aspects tels que le matelas et l’oreiller, la température et la luminosité de la pièce, etc. sont importants. Sur le plan psychologique, tout ce qui a trait aux modes de vie adéquats en matière de sommeil doit être revu et modifié. Il faut donc mettre en œuvre de meilleures pratiques d’hygiène du sommeil (comme le fait de garder une heure de coucher et de réveil constante, de ne pas consommer de stimulants ou de pratiquer un exercice intense avant d’aller au lit, entre autres), des comportements sains (liés à la fois à l’alimentation et à l’exercice physique) et changer les attitudes et les croyances négatives concernant le sommeil, ainsi qu’éliminer la consommation de certaines substances, comme l’alcool et le tabac.
Raul Quevedo-Blasco. Docteur en psychologie clinique et chercheur au laboratoire du sommeil du Centre de recherche sur l’esprit, le cerveau et le comportement (CIMCYC) de l’université de Grenade.