De nos jours, de nombreuses études scientifiques ont montré que le sommeil favorise la mémoire, en général. On a d’abord observé que, parmi un groupe de personnes ayant mémorisé une liste de mots, celles qui avaient dormi se souvenaient mieux de ces mots le lendemain que celles qui n’avaient pas dormi. Puis, on a commencé à se demander si chacune des phases du sommeil (sommeil lent ou sommeil paradoxal) pouvait favoriser un type de mémoire différent.
Jusqu’à présent, le sommeil lent et le sommeil paradoxal (sommeil dans lequel notre corps est détendu et notre cerveau très actif) ont tous deux été liés à la mémoire. Il existe deux théories fondamentales pour expliquer cette relation. La première suggère que le sommeil lent et les paradoxes du sommeil influencent différemment la mémoire, de sorte que les paradoxes du sommeil sont liés aux aspects émotionnels et procéduraux de la mémoire (aptitudes motrices et cognitives), et les paradoxes du sommeil sont liés aux aspects épisodiques (ce sont les aspects du contexte dans lequel quelque chose s’est produit à l’origine, des détails qui le caractérisent comme un événement unique).
Lorsque nous dormons, nous passons par chaque phase du sommeil plusieurs fois de manière séquentielle, de sorte que nous avons plusieurs cycles de sommeil tout au long de la nuit. En relation avec cette idée, la deuxième théorie se présente, qui affirme que l’important pour un stockage correct des informations est que les phases de sommeil apparaissent pendant la nuit de manière normale et ordonnée ; c’est-à-dire qu’il semble que la séquence des phases de sommeil pendant la nuit est un aspect important pour nous de stocker de nouvelles informations. Cette idée n’exclut pas la théorie précédente selon laquelle chaque phase de sommeil bénéficie à un type de mémoire, les deux pouvant donc se compléter.
Mais pourquoi stockons-nous des informations pendant le sommeil, que se passe-t-il ? Pendant la journée, le cerveau traite tout ce qui se passe autour de nous et crée de nouvelles connexions dans notre cerveau. Cependant, le sommeil est nécessaire pour que les connexions qui nous intéressent soient stockées dans notre mémoire et que celles qui ne nous servent pas soient éliminées, laissant ainsi de la place pour ajouter de nouvelles choses le lendemain. Pour mieux comprendre cela, établissons une comparaison. Imaginons que pendant un certain temps, nous recevions des documents sur un sujet donné et que nous les conservions dans un tiroir (informations que nous accumulons pendant la journée). Un jour, nous décidons que nous devons organiser toutes ces informations, en éliminant les dossiers dont nous n’avons pas besoin et en laissant ainsi de l’espace libre, et en plus, ceux dont nous avons besoin, nous devons les conserver dans leurs dossiers correspondants (c’est ce qui se passerait pendant le sommeil).
Le sommeil favorise la mémoire. Cependant, un sujet à cet égard est que pendant notre sommeil, nous pouvons apprendre. Nous avons souvent entendu dire que si vous écoutez des leçons, par exemple pour apprendre une nouvelle langue, pendant votre sommeil, vous pouvez les apprendre. Ce n’est pas vrai. C’est une chose que le sommeil renforce la mémoire des choses que nous avons apprises pendant la journée, car les processus nécessaires au stockage des informations que nous avons accumulées ont lieu, et c’en est une autre que de pouvoir effectuer l’ensemble du processus (de la perception des informations jusqu’à leur stockage) pendant notre sommeil. Ce dernier n’est pas possible.
En résumé, les recherches menées jusqu’à présent montrent clairement que le sommeil est important pour une bonne mémorisation. Cet aspect est particulièrement important pour les étudiants, car de plus en plus de jeunes passent la nuit à étudier et non à dormir. Cette option ne serait pas la plus appropriée, car pour garder une bonne trace de ce qui a été appris pendant la journée, il est nécessaire de dormir la nuit. Par conséquent, si nous voulons optimiser notre mémoire, nous devons être clairs sur le fait que le sommeil est un aspect fondamental, dont nous ne pouvons nous passer.
Gualberto Buela Casal. Professeur de psychologie clinique et directeur du laboratoire du sommeil au Centro de Investigación Mente, Cerebro y Comportamiento (CIMCYC).
Eva Hita Yáñez. Docteur dans le programme de neurosciences et chef du laboratoire du sommeil au Centre de recherche sur l’esprit, le cerveau et le comportement (CIMCYC).
Bonjour,
Pourriez vous me rappeler, j’ai un souci avec centraledelaliterie.fr.
Merci